La vidéo ci-dessus est l’oeuvre de Sylvie Laliberté, artiste visuelle, vidéaste, chanteuse et auteure.
Cet été, je suis tombée sur son petit livre fushia dont le titre m’a immédiatement amusée: Je suis formidable, mais ça ne dure jamais longtemps (Éditions 400 coups, 2007) Quelques phrases, tout au plus, meublent chacune de ses pages. Des observations, constats et des petites vérités. Dans l’ordre:
“J’ai regardé les enfants jouer dehors. Ce sont les enfants qui appartiennent à la garderie. Ils sont à l’intérieur d’une clôture de métal afin de les protéger de la part d’eux-mêmes qui voudraient sortir de là”
“Les petites choses m’épatent trop, j’en oublie d’en faire des grandes”
“Autrefois, l’artiste était seul. Maintenant, tout le monde est seul”
Les couleurs, les formes, la simplicité, la naïveté, les côtés ludique et enfantin et l’intelligence de Mme Laliberté me plaisent beaucoup. Son humour unique prend les mots au pied de la lettre, les enfile et les retourne comme un gant.
C’est comme si Sylvie Laliberté nous envoyait à travers les différents médiums qu’elle utilise, pleins de clins d’oeil. Elle semble nous dire “je sais que la vie a quelque chose d’absurde et je m’en amuse”
Sylvie Laliberté vient de sortir son troisième album de chansons, C’est toi mon lieu préféré. C’est de ce disque qu’est tirée la chanson Nous sommes ici (vidéo ci-haut). La vie est souvent dépeinte avec du noir et du gris. Sylvie Laliberté, elle, nous apporte couleurs et rafraîchissement. Merci Sylvie.
Pina Bausch est une chorégraphe allemande qui a révolutionné le monde de la danse. D’abord danseuse, elle a fait des tournées internationales avant de fonder sa propre compagnie de danse la Tanztheater Wuppertal. Mme Bausch est décédée en 2009 à quelques jours du début du tournage du documentaire à son sujet tourné par Wim Wenders. Celui-ci, surtout connu pour ses fictions (Les ailes du désir, Paris, Texas), mais aussi pour son documentaire Buena Vista Social Club, était un ami de longue date de Pina. Wenders souhaitait depuis longtemps réaliser un film à partir des chorégraphies de Pina, mais c’est l’arrivée de la technologie de la 3D qui l’a convaincu d’entamer ce tournage.
Le documentaire Pina est définitivement collé au langage du mouvement. En effet, les entrevues sont particulièrement limitées. Pourtant, on en apprend beaucoup sur la chorégraphe par ses pièces uniques, magnifiques et poignantes que Wim Wenders a tournées dans différents lieux: wagon de train, sur un terre-plein sous une autoroute, dans un terrain désaffecté, dans une grande et lumineuse maison de verre. Très axé sur les émotions, le style de Pina Bausch est à mi-chemin entre le théâtre et la danse. Pas besoin de beaucoup de paroles pour saisir ce qui est suggéré par un mouvement de hanche, un visage paniqué, un regard langoureux.
L’admiration sans borne des danseurs de la compagnie pour Pina est palpable dans les courtes entrevues réalisées. Pina Bausch semble avoir été pour eux une chorégraphe, mais aussi une mère, une thérapeute et même une guide. Elle travaillait à partir de leurs expériences personnelles et de leur physionomie. Ils n’étaient pas seulement des instruments pour elle, mais aussi une source constante d’inspiration. Ses danseurs étaient de toutes origines, de différentes tailles et de styles. Sa compagnie de danse était un carrefour où se mêlaient grand art et grandes émotions.
C’est très rare que je fais ça, je pense même que ça m’ait jamais arrivé avant, mais je vais retourner au cinéma voir le film une seconde fois. Je vous conseille d’y aller aussi. Il est présenté au Quartier Latin, au Cinéma Beaubien et à l’AMC Forum…
Il est extrêmement rare de pouvoir regarder un documentaire en 3 dimensions et je sens que ce créneau sera exploité de plus en plus, mais par une poignée seulement de documentaristes, étant donné les coûts élevés d’un tournage 3D. Par ailleurs, la trame sonore de Pina est magnifique et je la joue en boucle. Ça me donne envie de me déhancher, de bouger et de créer. PS: Pina est précédé d’un court métrage de danse (chorégraphie de José Navas) produit par l’ONF très intéressant: ORA. Les figures des danseurs créées par la thermographie 3D font penser aux oeuvres que le peintre Yves Klein créait en jouant avec le feu. Deux époques et deux procédés différents, mais un résultat étonnamment proche. À gauche image tirée de ORA, suivies dYves Klein au travail et d’une oeuvre de Klein.
Vous suivez la websérie Bref sur le site de Canal Plus? Ces capsules marantes sur la vie d’un trentenaire parisien genre de loser sympathique sont un véritable succès dans la francophonie. Le documentaire Bref – Le documentaire explique le processus de création de la websérie, présente les trois principaux créateurs de la série et montre quelques scènes de tournage. Ces gars ont trouvé la recette idéale pour un success story du web (humour, durée des clips, sujets universels, forme “zapping”). Ils ont plus d’un million et demi de fans sur Facebook quand même!
Collé sur son sujet, Bref – le documentaire suit le rythme effréné du montage des épisodes de Bref, présente des effets graphiques et nous fait bien rire. Le tout est entrecoupé des questions des fans de la série. J’ai particulièrement aimé le segment où l’on voit un sosie du personnage de Bref qui a un succès fou auprès des femmes depuis la venue au monde de Bref.
Bref, un documentaire court (37 minutes), qui fait rire et qui nous permet de passer un peu plus de 1 minutes avec cette joyeuse bande.
Pour le voir, c’est ici.