Chaque début de mois, le Journal Métro, en collaboration avec le Conseil jeunesse de Montréal, diffuse le portrait d’un jeune Montréalais engagé. Je réalise le volet vidéo de ces portraits.
Ce mois-ci, c’est Marie-Josée Parent, directrice de la galerie Les territoires, un centre d’art destiné à soutenir la relève artistique montréalaise. Dans cette vidéo, Marie-Josée Parent nous parle avec passion de son métier et de ses coups de coeur culturels.
Pina Bausch est une chorégraphe allemande qui a révolutionné le monde de la danse. D’abord danseuse, elle a fait des tournées internationales avant de fonder sa propre compagnie de danse la Tanztheater Wuppertal. Mme Bausch est décédée en 2009 à quelques jours du début du tournage du documentaire à son sujet tourné par Wim Wenders. Celui-ci, surtout connu pour ses fictions (Les ailes du désir, Paris, Texas), mais aussi pour son documentaire Buena Vista Social Club, était un ami de longue date de Pina. Wenders souhaitait depuis longtemps réaliser un film à partir des chorégraphies de Pina, mais c’est l’arrivée de la technologie de la 3D qui l’a convaincu d’entamer ce tournage.
Le documentaire Pina est définitivement collé au langage du mouvement. En effet, les entrevues sont particulièrement limitées. Pourtant, on en apprend beaucoup sur la chorégraphe par ses pièces uniques, magnifiques et poignantes que Wim Wenders a tournées dans différents lieux: wagon de train, sur un terre-plein sous une autoroute, dans un terrain désaffecté, dans une grande et lumineuse maison de verre. Très axé sur les émotions, le style de Pina Bausch est à mi-chemin entre le théâtre et la danse. Pas besoin de beaucoup de paroles pour saisir ce qui est suggéré par un mouvement de hanche, un visage paniqué, un regard langoureux.
L’admiration sans borne des danseurs de la compagnie pour Pina est palpable dans les courtes entrevues réalisées. Pina Bausch semble avoir été pour eux une chorégraphe, mais aussi une mère, une thérapeute et même une guide. Elle travaillait à partir de leurs expériences personnelles et de leur physionomie. Ils n’étaient pas seulement des instruments pour elle, mais aussi une source constante d’inspiration. Ses danseurs étaient de toutes origines, de différentes tailles et de styles. Sa compagnie de danse était un carrefour où se mêlaient grand art et grandes émotions.
C’est très rare que je fais ça, je pense même que ça m’ait jamais arrivé avant, mais je vais retourner au cinéma voir le film une seconde fois. Je vous conseille d’y aller aussi. Il est présenté au Quartier Latin, au Cinéma Beaubien et à l’AMC Forum…
Il est extrêmement rare de pouvoir regarder un documentaire en 3 dimensions et je sens que ce créneau sera exploité de plus en plus, mais par une poignée seulement de documentaristes, étant donné les coûts élevés d’un tournage 3D. Par ailleurs, la trame sonore de Pina est magnifique et je la joue en boucle. Ça me donne envie de me déhancher, de bouger et de créer. PS: Pina est précédé d’un court métrage de danse (chorégraphie de José Navas) produit par l’ONF très intéressant: ORA. Les figures des danseurs créées par la thermographie 3D font penser aux oeuvres que le peintre Yves Klein créait en jouant avec le feu. Deux époques et deux procédés différents, mais un résultat étonnamment proche. À gauche image tirée de ORA, suivies dYves Klein au travail et d’une oeuvre de Klein.
Présentement a lieu la Triennale québécoise 2011 au Musée d’art contemporain de Montréal.
Réunissant des artistes travaillant à Montréal, l’exposition présente certaines pièces fabuleuses et intrigantes. Une grande place a été attribuée aux vidéos d’art.
Dans l’une des salles obscures du musée, on peut visionner les oeuvres vidéos de l’artiste Claudie Gagnon. Il s’agit en quelque sorte de tableaux mettant en scène des personnages loufoques et dont les mouvements sont minimalistes. Ces vidéos m’ont fait rire et m’ont dégoûtée en même temps. La scène dans laquelle un homme allaite un nouveau-né m’a d’ailleurs rendue très mal à l’aise! Un des personnages récurrents de ses mises en scène est un homme qui, avec une lenteur extrême, se transforme en toile vivante d’Edvard Munch. Ce personnage m’a traumatisée depuis qu’au secondaire j’ai lu Le Horla de Maupassant dont il faisait la couverture. Voyez la similarité entre le personnage de Claudie Gagnon et celui de Munch…
Autre pièce présentée au Musée ces jours-ci, la murale de l’Américain Jim Holyoak et du Canadien Matt Shane. La pièce intitulée Quagmire (traduite par en français par Bourbier) occupe une pièce entière du musée. Les artistes y travaillent tous les jours sur place. Sur d’immenses papiers blancs étalés sur les murs, les deux artistes mélangent les techniques de dessin, d’encre peinte et d’encre soufflée. Le tout donne un paysage de forêts, de lacs et de villages ressemblant un peu à un décor de Lord of the Rings. La dimension de leur oeuvre impressionne et subjugue. J’ai eu envie d’y rester assise pendant des heures, ou mieux, d’y installer un lit, deux tables de chevet et une bibliothèque et de tout simplement l’habiter. Voici les artistes au travail…
Dernière oeuvre qui m’a marquée, Loveland de Charles Stankievech. Il s’agit d’une vidéo de l’Antartique d’une blancheur qui nous happe en plein visage. L’écran où est projetée la vidéo est de grande taille et les reflets mauves et froids qu’il projette au plancher rend le paysage d’autant plus glacial. L’atmosphère froide de cette pièce a pourtant eu un effet apaisant sur moi.
Pour vivre des sensations similaires ou totalement différentes, je vous invite fortement à vous rendre au Musée d’art contemporain d’ici le 3 janvier 2012 pour voir cette Triennale. Ça vaut vraiment la peine.
Voici José pas de E. Elle est artiste et mère. Elle fait partie de l’organisme Les impatients qui propose des ateliers d’art à des personnes éprouvant des problèmes de santé mentale. Je l’ai interviewée à deux reprises dans le cadre de ma formation en réalisation documentaire de l’INIS. Son authenticité et son art m’ont beaucoup touchée.
Pour voir l’entrevue complète avec José, faites-m’en la demande…